C'est
une voûte gigantesque, véritable arc
de triomphe naturel de 35 mètres de haut sur
28 mètres de large, dont les abords très
pittoresques sont couverts d'une végétation
abondante. La nature, toujours prodigue de contrastes,
à donné un riant cadre de verdure au
dur rocher de la caverne qui servi d'asile à
nos préhistoriques ancêtres de l'époque
de renne.
De
cet entrée, dont l'imagination populaire fit
la demeure d'être fantastiques, sort tantôt
un ruisseau dont l'eau d'une limpidité sans
égale murmure harmonieusement sur un lit de
cailloux, tantôt un torrent impétueux
qui gronde sourdement : cette eau provient d'un petit
lac situé au fond de la galerie principale
des grottes.
Les
balmes viennoises , dont le nom vient du vieux mot
seltique «Baume», qui signifie caverne,
s'étendent du sud-ouest au nord-est, sur une
longueur d'environ 30 Kilomètres. Elles sont
formées de roches calcaires, et la plupart
des grottes qu'elles renferment sont creusées
dans les puissantes assises de l'oolhite inférieure.
Ces grottes dont quelques-unes, atteignent des dimentions
parfois colossales.
Le
village de La Balme-Les-Grottes était
relié directement à la grande cité
par un tramway électrique; on y accèdait également
par le chemin de fer P.L.M. et par celui de l'Est de
Lyon. Agréablement situé au pied d'une
colline bien boisée, à 1.500 mètres
de la rive gauche du Rhône, au milieu d'un Paysage riant,
fut autrefois le séjour des Dauphins du Viennois
dont l'ancienne chapelle qui servait d'église
paroissiale. Tout près de là se trouve
le presbytère remarquable par sa tour carré,
jadis prison du château delphinal, et d'ont la
muraille ouest est entièrement tapissée
d'un lierre magnifique. L'entrée
se continue dans les mêmes proportions sur une
longueur de 70 à 80 mètres, et continue
ainssi la première salle ou «Grand vestibule»
.
Cette
salle, aux dimensions prodigieuses, présente
un aspec aussi effrayant que grandiose, et ce n'est
point sans une certaine appréhension que les
gentes dames et demoiselles se décident à
la dépasser : à la voûte, ce sont
de vastes cavités en forme d'entonnoir, ressemblant
à de monstrueuses cheminées de l'enfer
du Dante ; partout sur les côtés, des
crêtes de rochers, de larges anfractuosités
où se joue la lumière du jour et derrière
lesquels l'imagination devine de sombres souterrains.
C'est dans cette salle que viennent aboutir deux des
principales galeries qui, débouchant à
25 mètres au dessus du sol, forment ce que
l'on nomme « les balcons de François
Ier et de Mandrun», car, à l'époque
où l'on rendit l'Edit de Crémieu, le
roi de France eut la curiosité de visiter une
partie de la Caverne qui devait servir plus tard de
refuge au célèbre chef de brigands.
Il accorda même, raconte Mezeray, la vie sauve
à deux malfaiteurs qui consentirent à
s'aventurer sur le lac et qui firent un tel récit
de leur exploration que le prestige de la terreur
qu'inspirait ce lac mystérieux, ténébreux,
enchanté, se prolongea pendant près de
300 ans.